Les premiers Cercles d’études

C’est toujours difficile de définir le moment de naissance d’un mouvement. 

Néanmoins, pour le Sillon, il est clair que l’année 1899 fut un moment décisif, comme Marc Sangnier l’a reconnu lui-même. C’était en 1899 que le groupe d’étudiants et d’anciens étudiants du Collège Stanislas, qui se nommait jusque lors le Crypte, a pris le nom de la revue Le Sillon. 

Une campagne de créer de Cercles d’études pour la jeunesse ouvrière 

La même année encore, en juillet, Marc Sangnier faisait paraître dans la revue la Quinzaine un article sur “les ‘Petits Cercles’ des Patronages” dont l’objectif était de lancer une campagne pour créer de cercles d’études pour les jeunes ouvriers. 

“Cet article n’était que le point de départ de toute une campagne que nous avions résolu d’entreprendre dans les milieux d’ouvriers et d’employés parisiens. Il n’existait à cette époque à peu près aucun Cercle d’études dans les patronages. 

Le deux premiers Cercles d’études parisiens furent, je crois, celui que M. Cousin, l’auteur du Catéchisme d’économie sociale et politique du ‘Sillon’, fit au patronage de Nazareth, et le Cercle d’études que l’abbé Roblot organisa au patronage Entre Ciel et terre, dont il était l’aumônier et dont M. Fraenzel était directeur. 

Le 27 juin 1899, dans une réunion tenue à l’Hôtel de la Société d’encouragement à l’Industrie nationale, nous proposions aux hommes d’oeuvres et aux directeurs de patronages l’organisation de Cercles d’études dans les patronages catholiques et, le 2 juillet, nous offrions un punch, dans la même salle, à la jeunesse ouvrière des premiers Cercles d’études sociales. 

Signalons aussi la réunion du 15 octobre 1899, qui eut lieu dans la salle de la Société d’encouragement à l’Industrie nationale et dont le but était de préparer la première grande conférence de propagande du Sillon : celle que nous donnions le dimanche 19 novembre dans la salle de la Société de Géographie. Cette réunion du 15 octobre fut, par l’enthousiasme qu’elle provoqua, une des plus décisives au début du mouvement. Un grand nombre de jeunes ouvriers et employés y prirent la parole.” 

Marc Sangnier, Le Sillon, Esprit et Méthodes, 1905 à p. 48-49